Friday, January 16, 2009

FIC : Défi N°1 - La course folle de Richelieu

il y a plusieurs mois, Louise et moi avons décidé de nous lancé dans des défis d'écriture avec un thème imposé. Le but : étoffer l'histoire du clan, lui donner un passé et des souvenirs communs en attendant que le forum RP reprenne.
Le but non avoué : s'amuser XD

Pour la 1e fic, le thème était : "une journée dans la peau de Richelieu, le griffon du clan" et nous avions 3 mots imposés à insérer dans l'histoire. Ici les 3 mots étaient : mystérieux, lampadaire et jasmin.

Voici la fic de Louise :) la mienne viendra certainement demain ^^


La course folle de Richelieu


Le soleil s’était enfin couché, laissant le manoir des Montigny dans les ténèbres, à peine éclairé par la lumière des étoiles et d’un petit croissant de lune caché par des nuages. Quelques lumières s’allumèrent dans le château ; les habitants avaient tous rejoint leur chambre. Tous, sauf une silhouette perchée sur le toit, dressée fièrement, les ailes ouvertes et la crinière ondoyante dans la brise chaude. Un rai de lumière plongea sur la silhouette et éclaira le visage majestueux de Richelieu, content de son petit effet. Il ouvrit noblement ses ailes, s’ébroua dans une ruade qu’il souhaitait photogénique et s’envola vers la forêt. Il espérait que toutes les créatures des bois l’avaient vues et tremblaient déjà de peur face à ce prédateur insatiable.

Une heure plus tard environ, tenant dans le bec sa prise du jour - deux mulots terrorisés-, il rentra d’un air triomphant au manoir, s’attendant à des hourras et des remerciements à foison. Mais non. C’est à peine si on le remarqua, tout le monde vaquait à ses occupations sans s’intéresser à lui et à ses trophées. Voyant Mélusine qui prenait un petit-déjeuner nocturne dans la cuisine, il s’empressa de lui faire une surprise du meilleur goût. Il courut jusqu’à la chambre de la jeune fille, ouvrit la porte d’un coup de patte expert et se rua sur le lit. Il avait remarqué que très souvent, elle allait se coucher pour déguster un bol de céréales en bouquinant, emmitouflée dans ses draps. Gentleman, il pensa qu’elle préférerait achever les rongeurs avant de jouer avec et de les avaler avec son bol de lait, aussi il déposa tendrement ses offrandes tétanisées sous la couette et s’en alla, fier de sa générosité sans bornes.
Dans le couloir, il croisa justement Mélusine, chargée d’un plateau qui débordait de victuailles. Il fit une profonde révérence à son passage et s’en retourna la tête haute, estimant qu’il valait mieux la laisser croquer ses mulots en paix.
À peine avait-il passé la porte du salon qu’un hurlement strident résonna dans tout le manoir ; à l’évidence, elle avait enfin trouvé son cadeau, et cela lui plaisait.

Arrivant devant la porte de la cuisine, il s’assura que personne ne traînait dans la pièce ni dans le couloir, et se faufila silencieusement à l’intérieur. Là, il grimpa sur un tabouret puis sur l’évier et la table, où reposait la sublime et merveilleuse boîte à cookies. Tous les jours il venait se servir discrètement, et tous les jours elle était de nouveau pleine de ces fabuleux biscuits aux pépites de chocolats. Un filet de bave commençait presque à couler le long de son bec tandis qu’il approchait la patte du pot, les yeux brillant de gourmandise. Il bascula le couvercle et plongea le museau dedans.
En cinq minutes, il ne restait plus rien.
Il reprit le couvercle dans son bec et, avec précaution, remit le pot comme il l’avait trouvé. Il descendit alors prestement de la table et s’en fut chercher Delacroix.

Devant la porte fermée de la chambre, il gratta furieusement en miaulant. La porte s’ouvrit et le visage halluciné de Delacroix apparut.
Richelieu se tassa et prit une mine implorante en gémissant.

« Richelieu ? Qu’est ce qui ne va pas ? T’es malade ? »

Richelieu fit une mine suppliante à son spectateur, puis attrapa un pan de la veste qui pendait devant son bec et le tira.
Vers la cuisine.
Il lâcha enfin Delacroix et se planta devant le paquet géant de croquettes pour chats difficiles (ni trop dures, ni trop molles, au bon goût de volaille et de julienne de légume).

« Aaaah ok ! T’as faim, mon gars ! Ouai attends, je vais te donner à manger ! Fallait le dire plus tôt ! »

À ces mots, Delacroix ouvrit le paquet et versa dans la gamelle du griffon assez de nourriture pour une semaine, pendant que l’animal trépignait d’impatience.

« Voilà je pense que tu devrais avoir assez avec ça. »

Il rangea le paquet dans un coin, et Richelieu nota qu’il l’avait mal fermé. Il pourrait y revenir plus tard. Mais pour l’instant, autant profiter de la montagne de croquettes de luxe. Richelieu n’attendit pas plus longtemps et plongea la tête dedans, avalant goulûment et frénétiquement tout ce qui se trouvait sous son bec.

Delacroix le regarda un moment en rigolant, hilare devant tant de gloutonnerie non feinte et s’en retourna d’où il venait. Au passage, il ouvrit le pot de cookies, y glissa sa main, et comme il n’en ressortait rien, jeta un regard incrédule dedans.

« Encore !? Mais c’est pas possible ! J’en ai remis tout à l’heure ! Morphine a déjà tout bouffé ou quoi ? Mais qui a fait ça !? Raaaah ! »

Il jeta un coup d’œil à Richelieu, qui eut le bon sens de s’arrêter de mastiquer pour le regarder. Il lui fit sa plus belle expression d’incrédulité mélangée d’innocence, puis se remit a manger dans des giclées de croquettes.

Delacroix s’en alla en pestant, jurant que rien ne l’arrêterait, qu’il retrouverait le voleur de cookies un jour ou l’autre et qu’il lui ferait la peau. Il ferait son enquête !

Plein à craquer, Richelieu s’arrêta enfin de manger et partit au salon pour faire une bonne sieste bien méritée. Il se traîna et s’affala sur le canapé dans un soupir d’aise. Morphine arriva peu de temps après, paquets de chips et de bonbons dans chaque main.

« Y a encore plus de cookie. ‘Pense qu’à lui. J’espère que Delacroix va s’étouffer avec ! »

Voyant Richelieu qui somnolait sur SON canapé, elle le tira par les ailes et le poussa par terre. Richelieu était trop fatigué pour répondre à ça, même lorsque Morphine installa confortablement ses pieds sur lui. Il gémit mais se remit à somnoler, tandis que l’ado empoignait la télécommande et zappait frénétiquement. Au bout d’une vingtaine de minutes à peine, après avoir fini ses chips et lassée par les programmes TV ennuyeux de la nuit, Morphine brossa les dernières miettes qui tombèrent sur le pauvre Richelieu. Elle baissa les yeux vers la grosse bête endormie, et un sourire dangereusement diabolique apparut sur ses lèvres. Elle se leva en trombe, sortit de la pièce et revint trente secondes plus tard, les bras chargés de vêtements.

« Richouuu… Richelieunounet… Viens ici… N’aie pas peuuur… »

Elle s’approcha doucement de lui, posa sa main sur sa tête qui s’attendait a des caresses… et lui bloqua le cou. Il se débattait, essayant en vain se s’échapper de la poigne de l’horrible gamine. Celle-ci avait grimpé sur son dos ; elle était déjà en train de lui passer un t-shirt rose et de lui coller des barrettes dans les crins. Même en se tortillant, elle parvint à lui enfiler une grosse culotte à dentelle et à lui gribouiller sur le bec avec du rouge à lèvre.
Le pauvre Richelieu miaulait, gémissait, poussait des petits cris plaintifs et appelait à l’aide, mais Morphine continuait en s’amusant comme une petite folle. Finalement, le bouquet final fut lorsqu’elle déversa le contenu entier d’un parfum au jasmin sur la tête du malheureux griffon, qu’il réussit à s’enfuir à toute vitesse, la queue entre les jambes. Il entendait son rire le poursuivre dans les couloirs du manoir, courant jusqu’à la chambre d’Absinthe. Il gratta en tremblant à la porte, demandant asile. Les pas de l’ado survoltée arrivaient en trombe.
La porte s’ouvrit lentement et silencieusement. À peine entrebâillée, la forme a quatre pattes disparue à l’intérieur de la chambre.
Morphine arriva, hilare, mais s’immobilisa aussitôt ; dans l’encadrement de la porte, Absinthe la regardait sévèrement.

« C’est pas moi. J’ai rien fait. C’est pas sympa !» Commença à se plaindre Morphine

« Mais je n’ai rien dit. De quoi t’accuse-t'on injustement cette fois ci ? » rétorqua Absinthe, mi- sévère, mi-amusée.

« Rien rien. Dis, y a Richelieu qu’est rentré, tu peux le faire sortir ? »

« Non. Il est bien où il est. Laisse le tranquille pour aujourd’hui. »

À ces mots, elle ferma la porte au nez de la gamine, qui se mit à hurler au complot en retournant au salon, avant une séance intensive de Game Boy.
Enfin tranquille ! Absinthe avait besoin de calme, aujourd’hui. Elle avait emprunté plusieurs beaux manuscrits à Père, et essayait de recouper certains passages avec des articles de journaux. Elle avait tout étalé par terre, devant un feu et une tasse de thé, et essayait de se concentrer dessus. Mais dans cette baraque, impossible d’avoir un peu de silence durant une demi-heure.
Absinthe se retourna, s’imaginant déjà, sa tasse à la main, survolant du regard tous les beaux ouvrages ramassés dans la bibliothèque. Lorsqu’elle se retourna, ce fut un tout autre spectacle qui l’attendait.
Car devant la cheminée, installée sur ses grimoires et ses journaux, Richelieu faisait la sieste. Il s’était douillettement emménagé un petit nid dans ses papiers, après avoir retiré et éparpillé les vêtements qui le gênait. Il avait frotté son bec contre le dossier du fauteuil pour enlever le maquillage, et maintenant, toute la pièce avait l’odeur entêtante du jasmin. La touche finale arriva lorsque le griffon, voulant se retourner sur son petit lit, renversa un lampadaire. Celui-ci tomba, l’ampoule se brisa et la pièce fut plongée dans une semi-obscurité, la seule lumière provenant du petit feu dans l’âtre.
Au son du verre cassé, Richelieu se tendit. Il tourna un regard inquiet vers Absinthe. Celle-ci, à moitié cachée dans l’ombre, apparut. Son visage, uniquement éclairé et accentué par la lueur basse et rougeoyante des flammes, avait plutôt l’air d’un fantôme ou d’un monstre vengeur. Un sourire crispé commençait à lui apparaître au coin des lèvres…

« Richelieu… Sors… S’il te plait… »

Tous ses poils se hérissèrent sur son dos, et Richelieu détala comme un lapin. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait l’air tellement en colère… Après tout, elle l’avait invité en quelque sorte, elle lui avait même préparé un matelas, rien que pour lui devant la cheminée ! C’était à ne plus rien y comprendre !
Il courait comme un fou dans les couloirs, et se mit à gratter et à appeler à l’aide à la première porte qu’il vit.
La porte s’ouvrit brusquement, et la figure rouge, transpirante et énervée de Grimm apparut à quelque centimètre à peine de son visage.

« QUOI ! »


Richelieu hurla de plus belle et reprit sa course folle. Derrière lui, la porte se referma dans un concert de jurons. On ne dérange pas Grimm pendant sa séance de musculation.

Il arriva face à une autre porte, qu’il ouvrit précipitamment d’un coup de patte. La porte claqua contre le mur, et cette fois ci, ce fut au tour de Svenn de hurler. Celui-ci lisait tranquillement un livre, blotti dans une couverture, lorsque Richelieu avait décidé de venir lui faire une frayeur digne d’une super crise cardiaque. Il hurla en jetant le livre contre le mur et en se cachant sous le plaid, et l’hystérie se propagea encore plus.
Richelieu, dont les yeux roulaient complètement fou dans leurs orbites, reparti de plus belle. Il courait en se cognant dans les murs, se prenait les angles des couloirs, faisait tomber toutes les armures et statues qui ornaient les corridors. Il s’écrasa en fin de, compte contre une dernière porte.
Haletant, soufflant comme un bœuf, la langue pendante, il n’avait même plus la force de gémir. Complètement sonné, il ne voyait ni n’entendait plus rien.

Un craquement suivi d’un bruit de pas vint de derrière la porte. Elle s’ouvrit doucement en grinçant. Une main calme, rassurante, lui caressa la tête. Des bras le saisirent délicatement et le portèrent à l’intérieur de la pièce. On le posa sur quelque chose de mou et agréable, puis il s’endormit.


Richelieu se réveilla quelques heures plus tard, le temps de se remettre de ses émotions. Il ouvrit les yeux et en fit le tour de la pièce, à la recherche de son mystérieux bienfaiteur. C’était la première fois qu’il venait ici. Il se trouvait dans un panier rembourré, face à une cheminée. A côté de lui, une écuelle remplie d’eau fraîche, et une gamelle avec des croquettes. Tout autour, des livres, des papiers, des grimoires et encore d’autres papiers. La pièce respirait l’étrange, le secret et le sacré. Et là, derrière son bureau, Montigny le regardait avec beaucoup d’amusement.

« Tu peux revenir ici autant que tu veux, du moment que tu ne chapardes plus les biscuits. D’accord ? »


Richelieu ferma les yeux et se rendormit, enfin paisible.

voilà ! la suite au prochaine épisode !

- Louise, 2009

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